L’hôtel particulier Blancler

En 1779, au sommet de sa réussite, Pierre-Antoine Blancler, un riche négociant en tissus, décide de construire un bâtiment de prestige pour en faire sa résidence, le siège de son entreprise et un immeuble de rapport. Accessible depuis la route prolongeant le nouveau pont Cessart, l’hôtel Blancler présente une façade néo-classique monumentale, surmontée d’un grand fronton triangulaire orné des initiales BP pour Blancler Pupier, nom de son épouse. Le long balcon filant qui souligne l'étage d’apparat, surplombe alors les magasins et leurs entrepôts.

Blancler meurt en 1787 sans avoir eu le temps de profiter de son bel hôtel à peine achevé et ses héritiers le mettent en location. Le 12 août 1808, les locataires sont priés d'évacuer les lieux, réquisitionnés par la mairie pour y accueillir Napoléon 1er et Joséphine de Beauharnais.

 

À droite de l’immeuble, se trouvait une importante raffinerie de salpêtre. Récolté dans les caves troglodytiques de la région, il servait à fabriquer une poudre noire si explosive, qu’on décida au 18e siècle, de déplacer le magasin de stockage plus loin sur la levée du Chardonnet.  

La rue de la Petite Bilange concentrait au 17e siècle de luxueux hôtels particuliers édifiés par de riches entrepreneurs. Certains possédaient des jardins donnant directement sur le fleuve et des débarcadères privés. La construction des quais entre 1833 et 1850 priva définitivement ces demeures de leur accès au fleuve.

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